L’hygiène alimentaire – bien dans son assiette

« Que l’alimentation soit ta première médecine. » Hippocrate

La diététique est proposée et appliquée selon le terrain (nos racines, notre mémoire, que nous exprimons au travers des symptômes, des maladies et des comportements) est propre qui est caractérisé ou définit par plusieurs facteurs :

  • la constitution : (notre patrimoine génétique transmis par nos ancêtres, de génération en génération.
  • le tempérament : (il existe quatre tempéraments : Nerveux, bilieux, sanguin et lymphatique. Lorsque nous sommes parfaitement équilibrés, nous avons en nous un peu des 4 tempéraments. Dans le cas d’un déséquilibre, un des quatre tempéraments va devenir trop dominant).
  • le niveau de toxémie : (l’état d’encrassement de nos cellules, liquide, organes…)

Nos choix alimentaires participent à notre santé et à notre vitalité et doivent être adaptés aux besoins de notre organisme, selon « notre terrain », notre constitution, notre tempérament, nos humeurs, et le niveau de toxémie (l’alimentation varie ainsi selon le lieu, le climat et les saisons qui influent sur les humeurs).

…la santé commence par l’assiette…

La diététique hippocratique, doctrine médicale savante, fondée par le père de la médecine, adaptée, modernisée et étayée quotidiennement par les avancées scientifiques en nutrition, reste une véritable science de la diététique, résistante à tous les courants qui est la seule à survivre depuis plus de deux millénaires et qui va permettre au Naturopathe de distinguer et de proposer les bons aliments, au bon moment et en fonction du terrain propre à chacun de nous.

Tout individu naît avec un tempérament dominant (lymphatique, sanguin, bilieux, nerveux) qui correspondent pour Hippocrate, à des humeurs du corps (Sanguin, colérique, mélancolique, flegmatique) qui est le signe distinctif de son caractère.

Chaque type ou modèles de tempérament est attiré par des aliments lui correspondant. Pour rester en bonne santé, avec une bonne vitalité, au fil des saisons, il est important de choisir une nourriture adaptée au tempérament dominant et aux humeurs correspondantes. Le Naturopathe recommande de se nourrir d’aliments concordantes au tempérament hippocratique propre à chacun de nous.

Par exemple, pour certains tempéraments, il est recommandé de cuire les aliments et d’éviter les fruits et les légumes crus.

En résumé, une bonne hygiène de vie consiste à :

  • manger et boire avec modération selon le terrain et le tempérament hippocratique,
  • effectuer des exercices physiques modérés,
  • respirer du bon air,
  • se reposer,
  • dormir raisonnablement.

[…] « Il y a essentiellement santé quand ces principes sont dans un juste rapport de force et de quantité, que le mélange en est parfait. Il y a maladie quand un de ces principes est soit en défaut soit en excès, ou s’isolant dans le corps, n’est pas combiné avec tout le reste ».
Corpus hippocratique, De la nature de l’homme 

Le terrain dépend de 4 notions bien différentes :

« Le microbe n’est rien, le terrain est tout. » Pierre Jacques Antoine Béchamp

  • La constitution : « capital santé inné », immuable, ADN, les gènes héréditaires de nos ancêtres.
  • Le tempérament : les prédispositions ou fragilités. Le tempérament se façonne et s’acquiert tout au long de la vie, sur les bases de l’hérédité
  • La diathèse : qui montre des prédispositions psychiques, émotionnelles, physiologiques. Elle dépend du comportement individuel et de l’affirmation de sa propre identité.
  • La toxémie du milieu humoral et tissulaire est influencée par l’hérédité (l’inné) mais aussi par le mode vie (l’acquis) et le psychisme. Elle correspond à la dégradation du terrain à cause de l’accumulation de toxiques (extérieur) et toxines (intérieur).

Quel est ma constitution ?

Notre propre constitution en Naturopathie est notre filiation exprimée génétiquement, notre capital inné, immuable, notre vitalité première. Notre propre constitution influence notre façon d’agir, notre silhouette, nos traits de caractères, mais aussi les forces et les fragilités de notre organisme et nos tendances métaboliques.

Les Tempéraments et les humeurs naturopathiques

La morpho-physio-psychologie est l’étude globale du sujet. Elle permet d’identifier le tempérament dominant qui correspond à des humeurs du corps, qui est à la base du bilan de vitalité pour le Naturopathe. Les observations se font par rapport au visage, au corps, à la forme crânienne, osseuse, musculaire…

Selon Hippocrate, le tempérament d’un individu est le mélange particulier des humeurs qui le composent. Il est donc évident que chacun des quatre tempéraments (lymphatique, sanguin, bilieux et nerveux), va permettre au Naturopathe de déterminer :

  • les forces et les faiblesses des organes par exemple.
  • la nature des déchets, entre autres, afin de proposer des aliments de prédilection.
  • les meilleures associations et combinaisons alimentaires, les modes de cuisson, l’organisation des repas et des modes de vie, garants d’une bonne énergie, d’une bonne vitalité, d’un bien-être physique, psychique et spirituel.
  • les techniques en Naturopathie les plus adaptées au terrain de la personne

Par exemple, le Nerveux aura tout intérêt à ne pas trop se nourrir d’aliments crus, car il manque de force vitale et les aliments crus exigent beaucoup d’énergie pour être digérés.

« La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin. » Hippocrate

Bien entendu, nous n’incarnons jamais un seul et unique tempérament au fil de notre vie. Chacun de nous est imprégné de tous les tempéraments. Néanmoins, chaque personne naît avec un tempérament dominant, qui est le signe distinctif de son caractère, qui représente son « humeur de fond », à laquelle vient s’ajouter un tempérament secondaire. Les autres tempéraments (sous-tempéraments) sont présents également, en faible quantité, ce qui permet au naturopathe de détecter le mode alimentaire qui convient le mieux pour la personne.

« Livrés à eux-mêmes dans la nature,
Les nerveux s’agitent,
Les sanguins excursionnent,
Les bilieux explorent
Et les lymphatiques stationnent. »
Dr Paul Carton

La théorie des humeurs essentielles

« Il est beaucoup plus important de savoir quelle personne souffre d’une maladie plutôt que de savoir de quelle maladie souffre la personne. » Hippocrate

La théorie des humeurs essentielles d’Hippocrate a été assimilée et utilisée par la majorité des médecins jusqu’à la moitié du XIXème siècle. Ceci nous donne une idée de la solidité et la véracité des fondements d’Hippocrate. D’ailleurs, la plupart des Naturopathes et certains médecins spécialisés en médecin naturelles continuent encore aujourd’hui à citer certains des postulats de cette théorie.

Les Naturopathes hippocratiques pensent que la plupart des maladies proviennent d’une mauvaise digestion. La diététique est proposée pour maintenir ou rétablir l’équilibre des humeurs.

La théorie des humeurs essentielles d’Hippocrate suggère que le corps humain est composé de quatre substances qui sont nommées « humeurs ». Ces « fluides » conditionnent ses humeurs et donc sa santé. Les fluides corporels sont la cause principale des maladies.

Elles doivent maintenir un équilibre parfait entre elles. En cas de déséquilibre et d’altération de ces humeurs, la maladie ou déficience apparaît, aussi bien dans le corps que dans l’esprit.

A l’image des corps terrestres constitués de quatre éléments, Air, Feu, Terre, Eau, et selon la théorie des humeurs essentielles, le corps humain est composé de 4 substances ou humeurs :

  • la bile noire,
  • la bile jaune,
  • le sang
  • le flegme ou la lymphe

On représente le système quaternaire combinant éléments, humeurs et qualités de la façon suivante :

Les humeurs et la personnalité

Hippocrate ne considérait pas la maladie comme une interprétation exclusivement organique. Il a défendu une conception dans laquelle l’esprit et le corps ne formaient qu’une seule réalité. Par conséquent, l’esprit (psycho) influence le corps (soma) qui a son tour, a une action sur l’esprit.

Ainsi, le déséquilibre des humeurs affecte et conditionne notre façon d’être au monde, de ressentir, de penser et d’agir.

« Le corps a en lui sang, pituite, bile jaune et bile noire. C’est là ce qui en constitue la nature et ce qui crée la maladie et la santé. »

Voici les quatre tempéraments à partir de la théorie des humeurs essentielles :

  • Mélancolique. Il caractérise celui qui a une prédominance de bile noire dans son organisme. Les personnes avec ce tempérament sont tristes, assez susceptibles et tournées vers les activités artistiques.
  • Colérique.Il représente ceux qui présentent une grande quantité de bile jaune. Ceci débouche sur un tempérament passionné, avec une énorme vitalité et une tendance à se fâcher très facilement.
  • Dans ce cas, l’humeur du sang prédomine. Les traits du tempérament sanguin sont la confiance en soi, la joie, l’optimisme, l’expressivité et la sociabilité.
  • Il caractérise ceux qui ont une prédominance de lymphe dans leur organisme. Les personnes flegmatiques sont réfléchies, justes, tranquilles, sans grande capacité d’engagement et un peu paresseuses.

Il y a, dans la diététique hippocratique, des couples d’opposition entre le cru et le cuit, le chaud et le froid, le sec et l’humide, l’amer et le doux.

Chacune de ces humeurs sont régulées (en bien ou en mal) par l’implication de deux principaux facteurs (forces fondamentales, qualités) :

  • Le sec
  • L’humide

Desquels descendent :

  • L’air,
  • L’eau,
  • Le feu,
  • La Terre.

A chaque saison et pour chacun des quatre âges de la vie, correspond une humeur dominante.

La maladie intervient donc lorsque l’un de ces éléments présente un ascendant sur les autres et provoque un déséquilibre, une perturbation dans les fluides circulant dans le corps.

En effet, chaque humeur est associée à une qualité, à un cycle de la vie :

  • Le sang chaud et humide est lié au printemps
  • la bile jaune, chaude et sèche, à l’été
  • la bile noire, froide et sèche à l’automne
  • le phlegme, froid et humide, à l’hiver et la vieillesse…

Le sang, correspondant corporel de l’Air, est à la fois chaud et humide. C’est l’élément dominant de l’enfance, du printemps, qui donne un tempérament sanguin,porté au plaisir.

La bile jaune, la « colle », chaude et sèche, est l’élément dominant de la jeunesse, elle donne un tempérament coléreux,plein de Feu.

La bile domine en été.

L’automne, froid et sec, est la saison de l’âge adulte, dominée par la Terre et son correspondant, la bile noire. Le tempérament adulte est mélancolique ou atrabilaire, deux termes signifiant bile noire, en latin.

Enfin, l’hiver est la saison de l’Eau, froide et humide, et de la vieillesse. Les personnes âgées sont flegmatiques ou lymphatiques, dominées par le flegme ou la lymphe.

élémentqualitéhumeurtempérament
Airchaud et humidesangsanguin
Feuchaud et secbile jaunecolérique ou bilieux
Terrefroide et sèchebile noiremélancolique ou atrabilaire
Eaufroide et humideflegmeflegmatique ou lymphatique

Sanguin, colérique, mélancolique, flegmatique

Chaque personne naît avec un tempérament dominant, qui est le signe distinctif de son caractère. Un sanguin se reconnaît à son teint plutôt rouge, à sa vigueur, à son embonpoint. Un colérique a le teint jaune, un corps sec et nerveux. Le mélancolique est gris, plutôt maigre. Un flegmatique sera plutôt maigre et mou, le teint pâle.

Chaque type de tempérament est attiré par des aliments, de manière instinctives et lui correspondant.

  • Le tempérament sanguin affectionnera les viandes en sauce, les vins qui, comme lui, sont chauds et humides.
  • Le tempérament colérique sera attiré plutôt vers les viandes grillées, les épices, chaudes et sèches.
  • Les mélancoliques se nourriront de préférences par des « racines », tirées de la terre, leur élément de référence.
  • Les flegmatiques préfèreront la soupe et les crudités.

L’œuvre d’Hippocrate est ensuite continuée par Galien qui participe à la vulgariser et la propager davantage, « réunissant à lui seul près de 500 livres ». Médecin de l’empereur romain Marc-Aurèle, il reprend à Hippocrate son concept d’équilibre des quatre fluides qui déterminent l’état de santé et dont l’équilibre peut être conditionné par

  • l’air,
  • l’alimentation,
  • l’exercice physique,
  • l’extraction des passions de l’âme.

Pendant des siècles et des siècles, « purger, » c’est « soigner ».

Le médecin suisse Paracelse (1492-1541) est le premier à tenter d’avancer un nouveau paradigme rompant avec la théorie des quatre humeurs. La maladie ne résulterait plus d’un déséquilibre des humeurs mais d’un effet extérieur qui pénètre dans un endroit précis du corps. Mais il continue malgré tout à s’appuyer sur Hippocrate puisqu’il croit que c’est encore la nature qui indique les plantes à utiliser pour une maladie en particulier.

La toxémie du milieu humoral et tissulaire est influencée par l’hérédité (l’inné) mais aussi par le mode vie (l’acquis) et le psychisme. Elle correspond à la dégradation du terrain à cause de l’accumulation de toxiques (extérieur) et toxines (intérieur).

« L’hérédité dépasse la seule notion de génétique, elle inclut aussi une imprégnation d’ordre culturel familial, émotionnel, ainsi que la mémoire de bactéries ou de virus avec lesquels nos ancêtres ont été en contact. » (Cf : « La naturopathie au quotidien » D Léaud-Zachoval)

Nous sommes différents les uns des autres sur les plans biologiques, réactionnels, psychologiques, etc.

Face à ces comportements, ces réactions, ces différentes expressions et caractéristiques propres à chacun de nous, le Naturopathe va raisonner en s’appuyant, entre autres, sur la notion de « terrain », qui considère la personne dans sa globalité et pas uniquement en fonction du symptôme, et ainsi tenter de trouver la ou les causes du malaise, du mal-être ou de la maladie.

«… Tenter de guérir la maladie sans en supprimer la cause, c’est comme essayer de corriger un ivrogne qui s’obstinerait à boire. » H. M. Shelton

Qu’est-ce que l’énergie vitale ou la vitalité ?

« L’énergie vital est un don du ciel.
Qui le gaspille par ses sots agissements est un maladroit ;
Qui espèrent combler ses pertes par des pratiques de sorcellerie médicale est un malheureux. »
Pierre-Valentin Marchesseau,
Fondateur de la Naturopathie contemporaine en France

L’énergie ou force vitale ou vitalisme est une intelligence biologique constituant tout être vivant, qui décrit notre énergie de vie et qui contrôle et régule tous les mécanismes biochimiques et physiologiques avec des caractéristiques spécifiques :

  • Immatérielle : a besoin de la matière pour se manifester.
  • Unique : différente chez chaque individu.
  • Variable : l’hygiène de vie d’un individu, l’acquis, modifie cette force vitale en renforçant ou en affaiblissant le capital d’énergie hérité des parents, l’inné, c’est-à-dire sa constitution. Cette énergie ou force vitale propre à chacun, est fluctuante selon les moments de notre vie.

Le principe d’énergie vitale est important pour le Naturopathe qui est à la base du vitalisme en Naturopathie, concept-clé de toutes les médecines traditionnelles, qui considère l’existence d’une force vitale à l’origine de la vie et, à fortiori, de toute guérison.