Nous savons tous maintenant grâce à Ashley Montagu que l’expérience tactile précoce ou son absence affecte le développement du comportement. L’expérience de Harlow qui avait également pour but de comprendre l’importance de la proximité physique et du toucher nous a même démontré que c’est vital. Dans son expérience, les jeunes singes privés du contact avec leur » mère » ou d’un substitut se laissaient mourir. James L. Halliday, dans son livre de médecine psychosociale, nous fait part de comportements similaires chez le bébé humain : » …les bébés privés du contact habituel du corps de leur mère développent un état dépressif profond accompagné d’une perte d’appétit, d’une perte de poids et qui peut même entraîner la mort… »
Dès 1921 l’anatomiste Harnett nous mettait sur cette piste par la publication d’un article mentionnant la découverte suivante : la douceur favorise un comportement calme et docile chez les animaux alors que l’absence de soins attentionnés rend peureux et irritables.
Par vos soins, le patient reçoit un toucher thérapeutique, équilibrant, apaisant et « nourrissant » pour la psyché (le patient se sent mieux à l’intérieur). Ce n’est pas le propre du bébé d’avoir besoin de cette « nourriture affective » mais celui de l’humain. Au fil des années de pratique professionnelle, essayez de ne pas perdre de vue l’importance des soins que vous donnez par vos mains car c’est spécifiquement pour ces soins que vos patients vous consultent.
Source : Montagu Ashley, La peau et le toucher, éd. du Seuil, 1979, 219 pages
« La nature ne semble guère capable de donner que des maladies assez courtes. Mais la médecine s’est annexé l’art de les prolonger. »
Marcel Proust